Premier photographe noir à rejoindre la prestigieuse FSA (Farm Security Administration, 1942), premier journaliste à réaliser un reportage sur un gang d’Harlem (1948), premier photoreporter noir à intégrer le staff permanent du magazine Life, premier réalisateur afro-américain à s’imposer à Hollywood (Shaft, 1971), la dimension pionnière de l’oeuvre de Parks est véritablement exemplaire.
Également
passionné de littérature, de musique (il joue du piano et compose) et
de cinéma, Gordon Parks est un personnage flamboyant, radicalement
engagé dans la lutte contre le racisme et la discrimination, qui utilise
(selon ses propres termes) son appareil ou sa caméra comme une arme
contre les préjugés et les injustices qui déshonorent et défigurent son
pays. Dans une adresse restée célèbre, il interpelle puissamment
l’Amérique : « Ce que je veux, ce que je suis, ce que vous m’obligez à
être, c’est ce que vous êtes. Car je suis vous, et je vous dévisage dans
le miroir de la misère et du désespoir, de la révolte et de la liberté.
Regardez-moi et comprenez que me détruire, c’est vous détruire
vous-même. Il y a en chacun de nous quelque chose de plus profond que
notre sang ou notre couleur de peau : notre aspiration commune à une vie
meilleure, à un monde meilleur. Regardez-moi. Écoutez-moi. Tentez de
comprendre mon combat contre votre racisme. Il n’est pas trop tard pour
que nous vivions ensemble en paix sous ces cieux agités. » (Gordon
Parks, « The Cycle of Despair », Life, 8 mars 1968)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire